Un peu d'histoire

Boissy la Rivière Église

Boissy-la-Rivière, il y a très longtemps...

Comme en témoignent de nombreux vestiges tels que des pierres taillées et polies, la vallée est habitée depuis l’époque néolithique.

Carte
Église Boissy-la-Rivière
Église Boissy-la-Rivière

Boissy-la-Rivière et Bierville au Moyen Age

Boissy Bierville au Moyen-Age
Boissy Bierville au Moyen-Age

La châtellenie de Mesnil-Girault, dont les origines remontent au 11e siècle s’étendait sur les paroisses de Boissy, Ormoy, Fontaine, Marolles en Beauce et la Forêt sainte croix. Le château était situé avec quelques fermes au cœur de ce territoire, l’actuel hameau de Mesnil-Girault.
Sans doute laïque à l’origine, cette châtellenie fut possédée très tôt par le Chapitre de la Collégiale Sainte Croix d’Orléans et bénéficiait d’une quasi-indépendance dans le baillage d’Etampes. Ces habitants avaient été libérés du servage moyennant le versement de la « gerbe de a liberté, soit une partie de la récolte.

Véritable gestionnaire des revenus et de la vie des habitants, la châtellenie percevait par les dîmes, champarts et autres taxes une partie des récoltes. Elle fonctionnait comme une entreprise intégrée, possédait des granges, le moulin des Clercs et des entrepôts situés à Etampes dans le petit hôtel de Mesnil-Girault alors construit à l’emplacement de l’actuelle place de l’Ancienne Comédie, rue de la Tannerie.

Les « Messieurs du Chapitre » de Sainte-Croix d’Orléans ne géraient pas directement leur domaine mais le confiaient à un fermier, le « receveur de Mesnil-Girault » qui, moyennant une somme d’argent et quelques avantages en nature fixés par un bail, percevait les revenus et payait les charges telles que la pension congrue (salaire) des curés et du vicaire des paroisses. La châtellenie rendait la justice dans le petit hôtel de Mesnil-Girault qui comportait une salle d’audience et une prison disparue dans la tourmente révolutionnaire.

La partie de Boissy qui n’appartenait pas à Mesnil-Girault dépendait du seigneur de Bierville qui était parfaitement intégré dans le baillage d’Etampes. Sous l’Ancien Régime on distinguait donc deux seigneuries : le Mesnil-Girault, possession du Chapitre de la cathédrale de Sainte-Croix d’Orléans et Bierville avec un seigneur laïc et son château.

Boissy-la-Rivière et la Révolution

Boissy la Révolution
Boissy la Révolution
Boissy la Révolution

En 1781 Bierville n’était pas divisé et faisait partie de Boissy. C’est vraisemblablement sous la révolution que fut commise l’opération consistant à détacher la partie centrale du hameau de Bierville, toute proche de son village, pour la rattacher à une commune distante de presque trois kilomètres avec laquelle elle n’avait aucune liaison directe.

À cette époque, Boissy apparaît comme essentiellement constitué de terres (92.5%) avec quelques prés (5%),  bois (1%) et vignes (0,5%). Le reste correspond aux maisons, cours et jardins. Certains baux ruraux attestent de la présence d’arbres fruitiers par la fourniture de noix en prestations annexes aux loyers. Les prés sont localisés au niveau des rivières, les bois dans la plaine vers Artondu et surtout auprès de Mesnil-Girault, tandis que les vignes se trouvent à l’Est de la vallée, principalement sur le coteau et au début de la plaine en direction de Marolles (Chaillot, les Terriers, les Verglas).

Cette paroisse se présentait à la fin du 18e siècle avec son église entourée du cimetière et du presbytère. Elle comptait quelques moulins implantés au fil des rivières et de nombreuses petites fermes pratiquant un peu d’élevage et cultivant aussi bien la vigne que les céréales et les cultures vivrières regroupées à proximité de l’église ou dans quelques hameaux disséminés dans la vallée (Bierville, Minas, Maison du veau).

Le château de Bierville, relativement éloigné du centre du village, étendait ses terres sur les paroisses voisines alors que sur la plaine régnait la puissante châtellenie de Mesnil-Girault dont les pouvoirs portaient d’ailleurs plus sur les autres paroisses (Ormoy, Fontaine, La Forêt) que sur Boissy qu’elle ne contrôlait pas entièrement puisque les habitants étaient divisés sur le plan administratif (justice, impôts) entre les juridictions d’Étampes et celle de l’église d’Orléans dont dépendait Mesnil-Girault.
Des chemins de terre étroits traversaient le territoire, orientés surtout vers les deux pôles principaux que constituaient Mesnil-Girault et le carrefour de l’église. Ils étaient peut-être complétés par le mystérieux réseau de souterrain dont quelques traces subsistent actuellement.

Grâce à la nationalisation des biens du clergé, le seigneur de Bierville, Jean-Baptiste Poilloüe acquiert le moulin des clercs en 1791 et obtient ainsi une position dominante sinon le monopole de moudre le grain à Boissy puisqu’il possède déjà le moulin de Noisement contigu à son château. La contre estimation ordonnée par la république en 1794 exigera finalement, en l’absence d’héritier, la restitution du château qui devient alors bien national.

L'entre-deux-guerres à Boissy-la-Rivière

Plus proche de nous
Plus proche de nous
Plus proche de nous

Le château et le domaine sont rachetés par Marc Sangnier en 1921 qui sera maire de la commune dès 1925 avant d’être légués à la CFDT. Il est à l’origine de nombreux projets du Boissy moderne :

Le premier fait marquant fut le « Grand Congrès Démocratique International de Bierville » en 1926 qui s’est déroulé, pour l’essentiel, au «Camp de la Paix», rassemblant de nombreux jeunes en provenance de presque toute l’Europe.

Ensuite, ce fut l’aménagement de nombreux sites d’accueil d’éducation, de loisirs et de réflexion ou de prière, parmi lesquels :
– la première Auberge de Jeunesse de France, l’ « Epi d’or », inaugurée le 27 août 1930
– l’école d’agriculture et d’horticulture
– le calvaire et les allées du camp de la paix
– la piscine, le tennis et le théâtre de verdure
– les grottes de Saint François
– le terrain de camping de la Roche de Paradis

Ces sites couvraient une part importante du cœur du village de Boissy et débordaient même sur Saclas et Saint-Cyr ; ils ont permis l’accueil de plusieurs milliers de jeunes et ont fait connaître le nom de Bierville, et à un degré moindre celui de Boissy, dans presque toute l’Europe. 

Les anciens cadastres de la commune

Anciens cadastres de la commune
Anciens cadastres de la commune

Bierville et son histoire

Château de Bierville
Château de Bierville
Bierville

1044 Le seigneur Lancelot de Bierville est propriétaire du château. Seul le pigeonnier a survécu à cette époque.1604 – 1787 La famille Fuzay occupe le château.1787 – 1789 Le seigneur de Bierville s’appelle Jean-Baptiste Poilloüe.

À la Révolution et grâce à la Nationalisation :Privatisation des biens de l’église, il prend possession de plusieurs moulins en 1791. Il obtient ainsi le quasi-monopole pour moudre les grains à Boissy-la-Rivière.Son fils porté disparu, la Révolution considère qu’il a émigré et exige la part de l’héritage qui aurait dû lui revenir à la suite du décès de sa mère.En conséquence, Jean-Baptiste Pouilloüe s’est vu contraint de déclarer ses biens.Une contre estimation est ordonnée par la République du 24 Foréal de l’an VII, une description du château appelé maison pour cause de révolution est ainsi faite.

1850 le château prend l’aspect d’aujourd’hui.Jusqu’en 1921 la famille Van Loo et ses descendants occupent Bierville.1921 – 1950 Marc Sangnier, grand démocrate-chrétien, créateur du mouvement « Sillon » et proche de la CFTC créée en 1919, s’installe à Bierville.En 1926, il organise le 6e congrès démocratique international avec pour thème « La paix pour la jeunesse ».En 1929, il crée dans le village la première auberge de jeunesse.Dès 1933, Bierville accueille des réfugiés juifs, allemands, autrichiens puis espagnols comme Carles Riba qui écrit un livre de poèmes intitulé « Les élégies de Bierville ».En 1940, Bierville est réquisitionné par les Allemands.1950, La CFTC devient propriétaire de Bierville. Dès 1933, elle utilise les locaux du château pour des réunion syndicales. En 1946 elle y installe l’École Normale Ouvrière et en 1950 une maison familiale de vacances.1962, Bierville est plastiqué par l’OAS.

1964, À la suite du congrès d’évolution, Bierville devient le centre de formation de la CFDT.1980, Grands travaux qui aboutissent au Bierville d’aujourd’hui.

Marguerite van Loo

Madame VAN LOO (Paris 1872 –Etampes 1918)

Elle repose dans le cimetière de Boissy-La-Rivière aux côtés de son mari Georges Van Loo, propriétaire du château de Bierville (il a été Conseiller Municipal de Boissy).Elle est inscrite sur le monument aux morts avec le titre « Infirmière Major ».Marguerite Van Loo, née Elisabeth Marie Pauline Brun le 08 février 1872 à Paris.Première épouse de Georges Van Loo, de 16 ans son aîné, s’installe avec lui au Château de Bierville. Elle s’implique d’abord dans les tombolas, les bals, les œuvres de charité, puis elle suit les cours d’infirmière et obtient le diplôme qui lui permettra d’exercer son autorité à l’hôpital 217.Pendant toute la durée de la guerre, avec l’Association des Dames de France, dans cet hôpital, installé provisoirement au Collège d’Étampés, elle organise les soins et se dépense sans compter auprès de très nombreux blessés au front qu’Étampes accueille.Elle se rendait chaque jour à bicyclette à l’hôpital, épuisée, elle meurt en quelques jours au milieu des malades et blessés, emportée par la grippe espagnole, la veille de l’Armistice.Elle mérite le titre « Mort pour la France », titre exceptionnel pour une femme (et peut-être unique pour cette époque)Madame Van Loo est inscrite sur le monument aux morts de notre cimetière avec le titre « infirmière Major » et elle repose dans le caveau familial aux côtés de son mari Georges.Le testament de celui-ci indique, au milieu de nombreux legs à la Ville d’Étampes et à Paris, qu’il fait don d’une rente de trois cents francs par an à la Commune de Boissy La Rivière en contrepartie de l’entretien de leur caveau et du dépôt d’une gerbe de roses rouges le 20 juillet de chaque année, jour de la Sainte Marguerite.Les années passant, la rente est devenue caduque et de fait, la contrepartie aussi.Mais en 2014, à l’occasion du centenaire du début de la Guerre 1914-1918, les élus ont souhaité remettre à l’honneur cette femme exceptionnelle en déposant un bouquet de roses sur la tombe.